Les microbes de Lascaux mis au secret |  Scolecobasidium terreum |
| Nous avons appris par la rumeur publique que deux rapport de fin d'études microbiologiques ont été récemment remis
aux autorités responsables de Lascaux ainsi qu'aux membres du Conseil
Scientifique International. Le premier est le rapport final du "programme microbiologie-microclimat" émanant du Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques. Le second est le rapport final du "programme Ecologie microbienne" préparé par Cesareo Saiz Jimenez. Il décrit les travaux menés depuis plusieurs années par les équipes de C. Saiz-Jimenez et C. Alabouvette. Ces rapports font état des connaissances actuelles sur les populations microbiennes présentes dans la grotte et leur évolution au cours des dernières années. A notre demande auprès de M. Noël Coye (Conservateur du patrimoine à la Direction générale des patrimoines - Sous-direction de l’archéologie - Ministère de la Culture et de la Communication) d'avoir accès à ces rapports, il nous a été répondu qu'ils "ne sont pas diffusés et sont seulement consultables en consultation restreinte pour les besoins du travail du Conseil Scientifique". Aucune réponse n'a été faite à un appel du LIST auprès de M. Coye et du Prof. Yves Coppens, Président du Conseil Scientifique International de Lascaux, pour que ces rapports soient rendus publics et pour que devienne enfin effective la transparence sur Lascaux promise par les deux derniers ministres de la culture, Mme Christine Albanel et M. Frédéric Mitterand. Comment interpréter cette "confidentialité" des recherches, pourtant destinées à permettre la sauvegarde de Lascaux ? La situation est-elle plus grave qu'on ne veut nous le dire ? La qualité des travaux laisse-t-elle tant à désirer qu'on hésite à les faire connaître ? Veut-on garder secrets, en vue de valoriser leurs auteurs par une publication dans une revue scientifique, des travaux financés par le Ministère dans le seul but de sauver les peintures de Lascaux ? Veut-on empêcher la communauté scientifique de participer à la réflexion sur la microbiologie de la grotte et de contribuer ainsi à résoudre un problème d'une extrême complexité ? A l'image des physiciens rendus perplexes par l'observation paradoxale qu'ils ont récemment faite de neutrinos circulant plus vite que la lumière, ne vaudrait-il pas mieux rendre publiques les résultats expérimentaux, et solliciter l'aide et la critique de la communauté scientifique pour résoudre un problème difficile ? |
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